10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 06:00

[...] et vous vous souvenez de ce qu'il 1 a écrit à Rodin : « En faisant de la poésie on est toujours aidé et même emporté par le rythme des choses extérieures; car la cadence lyrique est celle de la nature : des eaux, du vent, de la nuit. Mais pour rythmer la prose, il faut s'approfondir en soi-même et trouver le rythme anonyme et multiple du sang...». Et ce rythme «anonyme et multiple», ce n'est pas celui de l'homme individuel, subjectif, encombré de ses petites particularités et préoccupé du souci de sa différence : c'est celui de l'être qui a enfin atteint à la «pureté de cœur» au sens où Kierkegaard prend le mot «pureté» lorsqu'il écrit «Être pur, c'est vouloir une seule chose.»

 

Claude-Edmonde Magny - Lettre sur le pouvoir d'écrire

 

1 Il s'agit de Rainer Maria Rilke.

 

 

Dépris de soi

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commentaires

T
Beau passage. Le rythme, aussi essentiel à la prose qu'à la poésie. &quot;Dépris de soi&quot; : bien choisi, votre titre.<br /> Rilke et Rodin, voilà qui m'évoque aussi le bel Hôtel Biron que le poète a fait découvrir au sculpteur, je me demande si leur correspondance a été publiée.
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T
Grand merci pour tous ces liens !
C
Vous auriez facilement fait la recherche, mais intéressé, je vous livre ce que j'ai trouvé après une recherche sommaire:<br /> <br /> 1] http://www.amazon.fr/Cher-ma%C3%AEtre-Lettres-Auguste-1902-1913/dp/2862273546<br /> 2] http://boutique.arte.tv/f4446-rilkeetrodin<br /> 3] http://www.musee-rodin.fr/fr/rencontre-rodin-et-rilke<br /> <br /> Ne manquez pas la bibliographie tout en bas de l'article du musée Rodin (le lien 3])<br /> <br /> Merci d'apporter vos contributions toujours précieuses.