22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 05:21

 

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Il y avait une telle futilité inhérente à la vie, qu'elle rendait l'existence semblable à un rêve. Presque tous les jours, je sentais que le monde était irréel, mais je devais faire comme s'il était réel, juste au cas où il se révélerait l'être. Et jouer cette comédie était pour moi une pression de tous les instants, un fardeau immense. Pourquoi les gens n'admettent-ils pas tout simplement qu'ils ressentent la même chose que moi ? Pourquoi ne se réunit-on pas dans des groupes, autour du monde, pour exprimer notre protestation ? Mais je n'ai jamais dit ça à personne. À la place, j'ai continué de faire semblant.

(...). Arrivée au milieu de la vingtaine, je ressemblais à ces femmes cubistes que Picasso adorait peindre, ma personne entière vibrant de colère et volonté mélangées, s'embrasant tels des incendies à peine maîtrisés.

 

Richard Burgin - Rendez-vous en enfer  (Extrait de L'Écume des Flammes)

 

 

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commentaires

T
<br /> Jouer la comédie dans la vie courante, quelle fatigue, en effet. Bénis soient ceux qui nous laissent être nous-mêmes.<br />
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C
<br /> <br /> Chacun à son niveau pense un peu comme cette femme dérangée dans la nouvelle. Le tout serait de pouvoir dire à partir d'où il y a névrose ou psychose... je suppose que c'est quand cela pose de<br /> réels problèmes au niveau relationnel et social.<br /> <br /> <br /> Comme vous, cela m'éreinte d'adopter une façade.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />