25 février 2014 2 25 /02 /février /2014 06:45

 

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Je voulais d'abord présenter cette image (dont je connais à peine l'origine) sans bulle, en espérant que quelqu'un me précise de quoi il s'agit, je n'ai pas connu la première moitié du vingtième siècle.


Mais que pouvaient donc se dire ou penser ces deux dames ? Toutes les idées sont les bienvenues pour en sourire. Je propose de publier ultérieurement les meilleures. À vos crayons, lâchez-vous ! 


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12 février 2014 3 12 /02 /février /2014 06:00

 

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Il faut lire Proust enfant, commence Raphaël Enthoven, mais attention, n'est pas enfant qui veut, la candeur se gagne de haute lutte dans l'existence. Voilà l'idée que développe magistralement le professeur de philosophie au cours de cette belle conférence à Liège, intitulée Proust et l'art du réenchantement, qui a ravi les inconditionnels lecteurs proustiens comme ceux qui veulent savoir comment et pourquoi le lire. On peut, on doit lire deux fois La recherche, car aux éventuels chardons de la première lecture succède une année de lumière, insiste Enthoven en alléguant la portée double du roman : à la fois l'apprentissage d'un adolescent qui devient homme du monde et le récit a posteriori, par l'écrivain artiste, de la manière dont il l'est devenu.

 

pascal lecocq lec186e-copie-1© Pascal Lecoq

 

Le narrateur adolescent, bourré d'illusions, est d'abord confronté à la déception. Madame de Guermantes en est une bonne illustration : voici donc cette femme, un long nez et des boutons, voici l'incarnation de la magnifique dame de son rêve orange suscité par les délices de la syllabe ante. Elle existe, c'est elle et il est déçu. Et même s'il ne l'avait pas rêvée, il serait déçu parce que tout simplement elle existe[1]. À ce jeune âge, rien n'est beau que ce qui n'existe pas. Et voilà la philosophie : surmonter la déception consiste à surmonter l'idée que le monde n'est pas l'idée que l'on s'en fait.  Il s'agit de prendre la réalité pour son désir et non l'inverse.   

 

Survient alors l'épisode des arbres de Hudimesnil. Le narrateur a l'impression de les reconnaître bien qu'il ne les ait jamais vus. Je venais d’apercevoir, en retrait de la route en dos d’âne que nous suivions, trois arbres qui devaient servir d’entrée à une allée couverte et formaient un dessin que je ne voyais pas pour la première fois, je ne pouvais arriver à reconnaître le lieu dont ils étaient comme détachés, mais je sentais qu’il m’avait été familier autrefois ; de sorte que mon esprit ayant trébuché entre quelque année lointaine et le moment présent, les environs de Balbec vacillèrent et je me demandai si toute cette promenade n’était pas une fiction,... 

Au lieu d'être déçu par quelque chose d'espéré, il est stupéfait par ce qu'il n'a jamais vu mais qu'il croit reconnaître. Sentiment d'entrer dans la fiction alors qu'il est dans la réalité. C'est de l'ordre de la révélation amoureuse, du coup de foudre. Reconnaître ce qui n'a jamais été vu. Il s'agit donc, et c'est la grande leçon de la recherche, de savoir être surpris par ce qu'on croit reconnaître mais aussi par ce à quoi on s'attendEnthoven ajoute que, en cela, la littérature n'est pas une fuite mais une retrouvaille.  

 

pascal_lecocq_lec186d-copie-1.jpg© Pascal Lecoq

 

Nous voici au seuil du temps retrouvé.

 

L'épisode des arbres de Hudimesnil débouche sur l'éternité d'une sensation, qui est la loi de l'art de Proust. Ce dont le réel est capable : nul besoin de voyager dans le temps avec un Terminator. Éterniser le transitoire et l'écrire, le chemin de Marcel est tracé.

Il doit entreprendre les treize volumes de la recherche, mais il y a objection : il vieillit et doit mourir. En apprenant, à ses dépens, les dures lois du temps destructeur, il accède aux règles d'or du temps qui sculpte. Il s'agit de choisir l'intuition d'un temps continu plutôt que l'amertume d'un temps révolu. Proust est Schopenhauerien à sa façon, irrationaliste, au-delà du petit moi, le temps finit par embellir ce qu'il détruit, la feuille morte tombe mais fertilise l'humus, de même que les cellules humaines meurent pour la fonction de l'organisme, l'homme doit mourir car il n'est que partie du grand tout. 

 

En se découvrant temporel, Proust devient artiste. Celui-ci trouve ses douleurs plus intéressantes que douloureuses, cherche les vérités au sein du changement et non dans la fixité: il n'y aurait pas de littérature si nous étions immortels.

 

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Voici dépeint le fil conducteur de la conférence. Je ne saurais rendre la verve de l'orateur, sa passion à nous convaincre de Proust, à nous enlever par ses anecdotes, son humour, ses lectures. La meilleure façon de pallier cette carence est d'acquérir le DVD intégral[2]À défaut, j'essayerai de partager les parties les plus marquantes de l'exemplaire que je possède, contactez-moi.

 

[1] Voir l'article sur Le Réel et son Double de Clément Rosset.

[2] Réalisation Art et Clic Vidéo

 

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9 février 2014 7 09 /02 /février /2014 07:00

 

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28 janvier 2014 2 28 /01 /janvier /2014 05:00

 

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En lisant Le chat de Schrödinger, j'ai rencontré une histoire parfaite. Telle que l'imagine l'auteur, ronde et impossible, telle que j'en demeure ravi, suspendu aux derniers mots, en porte à faux de la réalité.

 

Voici comment l'introduit Philippe Forest : Je connais une histoire parfaite qui, si j’y réfléchis, est la transposition la meilleure de l’expérience de pensée qu’a conçue Schrödinger. Montrant le monde comme si se superposaient en lui deux états opposés de la réalité dont l’existence dépend uniquement de l’observation dont chacun est l’objet. La plus juste parabole de ma vie, aussi.  

 

Un récit dont il ne connaît pas les origines : Je dis : « Je connais une histoire parfaite. » Mais, en vérité, j’en sais très peu sur elle. Presque rien. Pas même qui en est l’auteur. Elle se trouve peut-être dans l’un des vieux livres de la bibliothèque. 

 

Les habitué(e)s de ce blog l'ont déjà reçue par courriel. Les autres en disposeront sur simple demande via la rubrique Contact ou en commentaire à ce billet.

 

Je m'en voudrais de ne pas rappeler une autre histoire parfaite, selon mes critères, qui elle aussi possède une admirable  note surréaliste et spirituelle : L'enfant de la haute mer de Jacques Supervielle. Le coup de cœur pour cette nouvelle m'avait conduit à réaliser une image créative sur ce thème: voir CW Creative.

 

Avez-vous une histoire parfaite ?

 

 

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15 janvier 2014 3 15 /01 /janvier /2014 07:00


21o8njr.pngNous sommes très fiers de lui,

il est dans la publication à présent !

 

 

 

L'arbre et rimes en -nelle sur Les îles Indigo.

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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 07:00

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1 janvier 2014 3 01 /01 /janvier /2014 00:00

 

kren-14.jpg Matej Krén [1] 

 

Ce dimanche-là de décembre, Libération affichait L'écrit dure à la une dans la boutique de presse d'une grande surface française. Ne pourrait-on en faire un billet de début d'année ?

 

L'article commente la fermeture des librairies Chapitre, après celle des librairies du groupe Virgin. La centralisation excessive et une mauvaise gestion, pour ne pas parler d'incompétence, ont eu raison de ces chaînes. Ces échecs prouvent que la librairie indépendante, en France, où elle a toujours été chouchoutée, aidée par le prix unique du livre (1981), a des atouts face aux grandes chaînes. Le gouvernement continue de protéger le secteur malmené par la crise et la vente en ligne. Parole de Vincent Monadé (président du Centre National du Livre) : le grand public n'ira pas en librairie par militantisme mais parce qu'elle lui offre un meilleur service. Difficile défi. Pour contrer Amazon, la commission culture du Sénat français propose une loi visant à supprimer la gratuité des frais de port et les rabais sur  les livres envoyés aux lecteurs. La librairie indépendante française (2500 enseignes) résiste bien, 45%  des ventes contre 4% seulement au Royaume-Uni.

 

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           Matej Krén [1]

 

Et le livre numérique ? Pas encore le grand soir pour Noël puisqu'il ne représente que 1,5% du marché en France.  Néanmoins, la situation est différente en Angleterre et aux États-Unis.

 

Les ventes de livres numériques britanniques ont progressé de 134% en 2012. L'Ebook représente 7,4% de parts de marché de l'édition au Royaume-Uni. Le titre The kill fait sensation en 2013 lorsqu'il a été sélectionné parmi les treize finalistes du Man Booker Prize. Il s'agit d'un enhanced Ebook, autrement dit un livre agrémenté de petits films, d'éléments audio et interactifs. La frontière avec le jeu vidéo est mince, pourtant l'auteur britannique Robert McFarlane n'hésite pas à le vanter, considérant que le roman change vite de forme et c'est la raison pour laquelle il a survécu. En outre, l'Ebook favorise l'apparition de l'autoédition. Mon avis rejoint la remarque de Claire Smith (fondatrice de la maison d'édition Blackfriars 100% numérique):  la qualité n'est pas souvent au rendez-vous. Je crois que les apprentis écrivains  sont plus souvent wolf  que Woolf. 

 

kren-3.jpgMatej Krén [1]

Aux États-Unis, le numérique n'est plus regardé en concurrent du livre imprimé. Le quart des livres vendus est constitué d'ebooks, ceci grâce en grande partie à la percée du Kindle d'Amazon et de l'iPad. Et le livre traditionnel se porte bien. Quoi qu'il arrive, stabilisation ou progression du numérique, reconnaissons que si les formats évoluent, l'expérience du texte reste la même et gagne à une diversification des supports adaptés aux préférences de l'époque. Là-bas, il est évident que l'ogre Amazon, plus libre qu'en France, met à mal les librairies indépendantes. Jane Friedman (professeure d'édition digitale) positive: le libraire du futur œuvre pour son quartier, sa communauté, on ne lui rend pas seulement visite pour acheter. L'autoédition est également très en progression grâce au numérique: 391000 ouvrages autopubliés en 2012, contre 422 en 2007. Cela m'effraie, moi qui déplore déjà la pléthore des titres imprimés devenus des consommables banals. Y a-t-il partout assez de talent pour que chacun se sente une plume ? Si le bilan du livre aux États-Unis semble avoir de beaux jours devant lui, il faut noter que la part prise par les livres de science-fiction et "soft porn"[2]  est élevée. Pour ma part,  je ne pense pas à ceux-là quand je dis "livre"

 

av04.jpgMatej Krén [1]

 

Je m'en voudrais de ne pas mentionner La République des livres qui proposait, ce 19 décembre, un article sur le même sujet Des librairies ferment ? Et alors ?  On y lit un constat amer: alors que le livre reste le cadeau le plus offert à l'occasion des fêtes, les gens lisent de moins en moins, surtout les jeunes et rien n'y fait. La relation permanente à l'écran a modifié les habitudes du lecteur qui oublie la voix, le regard, la bienveillance de l'accueil physique en librairie. Celle-ci n'est plus un sanctuaire et la bibliothèque devient une médiathèque. Question taboue: la fermeture des librairies diminuera-t-elle la vente de livres ?  Pas sûr – soyons optimiste – si nous considérons les nombreuses librairies en ligne.  

 

Enfin, dans l'éditorial de Libération, Alexandra Schwartzbrod propose une respiration : si le numérique assurait l'avenir du livre papier ? L'appétit vient en mangeant, le marché du livre américain, qui préfigure peut-être le nôtre, montre que le succès du livre numérique n'a pas tué le livre papier. L'important est de lire: notre époque d'actualité frénétique, de crise économique, de sollicitation des écrans, a besoin de l'indispensable respiration de la lecture, vitale pour tout le monde. Chaque lecture est un acte de résistance. Une lecture bien menée sauve de tout, y compris de soi-même (Daniel Pennac). En ville, ici ou ailleurs, je vois trop de marchands de fringues, de bijoux ou de pompes. La lutte contre la désertification culturelle devrait être un combat de tous les instants: résolution que, vous et moi, nous maintiendrons en 2014.

 

 

[1] Né en 1958 en Slovaquie, Matej Krén vit et travaille à Prague. Ses tours monumentales, chambres et couloirs de livres lui valent d'être primé et exposé en Europe et à l'étranger.

[2] Exemple: Fifty shades of Grey (Cinquante nuances de Grey)

 

 

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31 décembre 2013 2 31 /12 /décembre /2013 07:00

 

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30 décembre 2013 1 30 /12 /décembre /2013 07:00

 

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Ça s'appelle un "livre"...  sais pas où on met les piles.

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29 décembre 2013 7 29 /12 /décembre /2013 07:00

 

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