26 octobre 2013 6 26 /10 /octobre /2013 06:00

 

... la littérature est quasi réduite au silence. (Gabriel Matzneff, 1977)

 

Les écrivains français dont le travail d'écriture, le style sont remarquables se comptent sur les doigts d'une main. (Gabriel Matzneff, 2013)

 

En grossissant le trait, on pourrait dire que le public semble plébisciter des romans qui prétendent ne pas s'embarrasser d'être écrits, dont la grammaire est simplifiée, proche du parler le plus populaire, et la conjugaison volontairement pauvre. 

 

Le Magazine littéraire, n°535, septembre 2013   

(Jérôme-Alexandre Nielsberg)

 

 

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Brouillon de La Recherche, Marcel Proust - BnF, Manuscrits

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4 octobre 2013 5 04 /10 /octobre /2013 06:00

 

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Passer chaque jour la fontaine sans souvenir de celui pour qui vivre était écrire, écrire et écrire...

 

Pensée pour Jacques Izoard  (1936-2008) de Liège, du quartier voisin. 


 

Jamais je ne te touche

et jamais je ne te dis

qu'ensemble nous vivrons.

Fuir me suffit

L'avenir s'éloigne

(Écrit sur un carton de bière)

 

 

 

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1 octobre 2013 2 01 /10 /octobre /2013 05:00

La blogueuse Aifelle s'exclamait récemment à propos du prix Goncourt: ce serait bien que ces messieurs pensent enfin  à une femme ! L'idée m'est venue de faire, à ce sujet, un bref état des lieux sur les prochains prix littéraires majeurs.

 

Les prix français les plus connus viennent au devant de l'actualité: le 30 octobre sera l'heure du Grand Prix de L'Académie Française, le 3 novembre viendront le Femina et le Médicis, pour culminer le 10 novembre avec le jalousé Goncourt et son cousin le Renaudot. Depuis que les Georges Sand, Virginia Woolf et consœurs ont secoué le monde de l'écriture en affirmant les plumes féminines, qu'en est-il de la reconnaissance officielle des femmes dans les lettres ? Les talents ne sont pas mis en doute, mais on constate qu'elles obtiennent les faveurs des grandes récompenses bien moins fréquemment que les écrivains masculins, alors que le lectorat devient de plus en plus féminin. 

 

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Depuis le premier chèque (réévalué à 10 € aujourd'hui, à encadrer) en 1903, sept femmes ont obtenu le Goncourt Elsa Triolet, Simone De Beauvoir, Anne Langfus, Edmonde Charles-Roux, Marguerite Duras, Paule Constant, Marie Ndiaye. C'est très peu si on sait que ce prix a été décerné tous les ans sans exception. Deux d'entre elles font partie du jury actuel, Paule Constant et Edmonde Charles-Roux, cette dernière voisine de couvert (et de rayons de bibliothèque) de Françoise Chandernagor. Et on a fait le tour des dames jurés, 3 sur 10 membres au total. 

Peut-on espérer une lauréate du Goncourt cette année ? La répartition des sélections est  inégale même si la part est significative, 4 auteures pour 15 titres:  

 

Marie Darrieussecq

Sylvie Germain

Chantal Thomas

Karine Tuil

 

La présence féminine pour le Renaudot est moins réjouissante : seules Cloé Korman et Patricia Reznikov sont reprises, soit 2/12.  Et l'académicienne Dominique Bona paraît bien isolée dans le jury. 

 

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© Céline Jalabert - Inspiration secrète

 

Les douze dames du jury Femina auront le choix parmi une sélection qui atteint presque la parité (7/15) avec :

Laura Alcoba

Brigitte Giraud

Léonora Miano

Céline Minard

Véronique Ovaldé

Patricia Reznikov

Karine Tuil

 

Il semble que les femmes de lettres du Femina ne sont aucunement partisane, au plan du genre tout au moins,  puisque les seules Gwenaëlle Aubry et Nancy Huston ont obtenu le prix dans les dix dernières années. 

  

Le prix Médicis du roman français voit trois femmes, sur 8 titres, franchir la deuxième sélection, déjà citées précédemment, à l'exception de la réalisatrice Delphine Coulin. Pour ce que je sais du jury Médicis, il n'atteint pas encore la parité. Quant aux sélections pour le roman étranger et les essais, la proportion de noms féminins confirment ces chiffres. Les trois sélectionnées :  

Delphine Coulin

Marie Darrieussecq 

Céline Minard

 

Enfin, les prix de L'Académie FrançaiseInterallié et Décembre proposent respectivement  3 (sur 9), 5 (sur 12) et 2 (sur 15) candidates avec les noms suivants: Nelly Alard, Sylvie Germain, Capucine Motte, Nelly Alard, Judith Perrignon, Monica Sabolo, Karine Tuil, Flore Vasseur, Brigitte Giraud, la première étant reprise dans les trois concours.  Ici encore, la proportion de femmes est inférieure ou très inférieure à celles des auteurs masculins.

 

Faites vos jeux ! L'année passée, seule Emmanuelle Pireyre avait obtenu une palme, avec une féerie que personnellement je n'ai pas trouvée digne d'un grand prix littéraire. Il est simplificateur et insignifiant – mais amusant – de considérer tout cela comme une compétition hommes/femmes, même si les jurés ne prennent sans doute nullement en compte le genre des auteurs pour choisir le livre lauréat. Mais les chiffres révèlent une disproportion marquante qui suscitent des questions auxquelles je me garderai de répondre, en l'absence d'hypothèse suffisamment fondée. Je note cependant que si nous ne lisions que des prix littéraires, nous passerions à côté de vrais bijoux, dûs indistinctement à des auteurs des deux genres – et souvent moins chers. 


mix-remix.jpg © Mix & Remix

 

Informations sur les prochains prix littéraires sur Livreshebdo.

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20 juin 2013 4 20 /06 /juin /2013 08:00

 

Amateur de classiques ?  Envie de relire un passage de Dumas, Maupassant ou Poë ? Lectrice, lecteur nostalgique des lectures de l'école ? Étudiant(e) ? 

 

Si vous êtes pressé, cinq minutes1 de téléchargement légal et gratuit devraient suffire pour rassembler plus de 1100 classiques2présentés comme de beaux livres, sur votre ordinateur, tablette ou liseuse via La Bibliothèque d'ebooks. Vous en disposerez alors sans devoir recourir à internet: en vacances, loin de tout et du wi-fi, vous avez les classiques sous la main.

 

Le site permet par ailleurs de charger les livres à la carte. Si on le souhaite, moyennant l'introduction de son adresse courriel, il est possible d'être informé des nouveautés – si l'on peut s'exprimer ainsi à propos de classiques. Vous pouvez devenir actif en collaborant: voir l'onglet Plus - Aidez-nous.

 

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Je songe à ma redécouverte de Balzac, de Poë et Maupassant, à la plume éminente de Stendhal, et je me réjouis: selon moi, ils ont à peine pris une ride. Puis je réalise ces milliers d'heures d'auteurs à la tâche, les millions de mots, les milliers d'idées, d'images, tout cela en quelques instants, là, sous le format réduit d'une liseuse électronique, qui n'a même pas pris un gramme.

 

1 Vous n'êtes pas à deux minutes: choisissez le téléchargement lent qui ne nécessite pas l'installation du Torrent.

2 Le pack est chargé au format ZIP, les livres sont au format ePub (format plus pratique pour supports de lecture électronique dédiés), certains doublés en PDF (classique d'Adobe). Espace requis: 660 Megaoctets. J'ai exécuté la procédure sous Windows 7. 

       

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18 juin 2013 2 18 /06 /juin /2013 08:20

 

La parole et le langage étaient réservés à un cercle plus étroit, plus intime, et à des fonctions plus nobles, la littérature, la discussion philosophique. Puis on a fini par trouver fatigant et peu gracieux l'effort d'articuler, surtout s'il faut manger en même temps. La langage, voué seulement à des arts inutiles, se détachait de la vie. C'était, pour ainsi dire, du latin et la littérature perdait tout intérêt. On avait déjà dépassé le langage.

 

Pierre Cassou-Noguès - Lire le cerveau (Seuil)

 

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Une inquiétante perspective à laquelle conduirait le développement et la diffusion universelle d'un appareil comme le Brain Reader, un lecteur de cerveau très perfectionné. Le philosophe parisien nous emmène dans l'exploration de perspectives déroutantes en neurosciences. Un billet bientôt ici.

 

 

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 07:56

 

Le 31 mai dernier, la bibliothèque publique de Seattle a été le théâtre d'un record qui amusera les amateurs de livres. 


 

On ne pourrait réaliser cela avec des livres électroniques. Reste qu'aux États-Unis, l'ebook a le vent en poupe. Une étude réalise par le cabinet PwC, portant sur le marché américain, assure qu'en 2017 le chiffre d'affaires en format ebook sera supérieur à celui des imprimés. Il sera toujours temps de renverser des dominos de liseuses.

 

Source: Le Soir - Les livres - J-C Vantroyen  (8-9 juin 2013)

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22 avril 2013 1 22 /04 /avril /2013 18:30

 

Pourquoi L'imitation du bonheur, ce titre du roman de Jean Rouaud ? Pourquoi imitation


À l'heure qui l'est, après quelques recherches sur Internet, j'en reste à quelques hypothèses. Il m'a paru qu'elles valaient un billet, car elles impliquent quelque idées substantielles. 

 

Dans la revue La Critique Parisienne de mars 2006, un billet donne cette phrase: Ancienne enfant pauvre de jardinier, mariée à un bourgeois de quarante ans son aîné pour échapper à la misère, elle s’accommodait jusque là avec résignation et même reconnaissance, d’une vie imitant le bonheur.  

Je ne suis pas très convaincu: je ne crois pas que le titre fasse allusion à la vie de Constance avant Octave, circonstance importante mais secondaire. Cette justification a au moins le mérite d'exister et gardons-là.

  

Plus intéressant, sur un site de conseils de libraire, on trouve ceci, qui cite Rouaud:

 « De quoi évoquer (...) que l’amour n’a pas déserté, alors que tout autour le monde ancien bascule dans la modernité (…) et que le roman en aura bientôt fini avec ce genre d’histoires ». Car, évidemment, Rouaud, qui sait que « ce domaine appartient au paradis perdu du roman », s’y prend autrement pour conter cette histoire qu’en ayant recours aux « recettes traditionnelles, dépassées, obsolètes, qui ne rendent plus compte de rien ». 


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Le paradis perdu du roman, cette idée que j'esquisse dans le billet en écrivant qu'on ne raconte plus ce genre d'histoire comme autrefois, le romanesque d'antan s'est perdu, mais la nostalgie reste de ces grandes œuvres populaires de l'imagination. 

À notre époque, on ne saurait qu'imiter la grande époque du romanesque littéraire, en faveur de laquelle Rouaud s'engage dans son Imitation.

C'est l'idée qui me satisfait le mieux, car elle a autant d'ampleur que le livre.

 

L'imitation du bonheur est aussi le titre d'un récit de Urbano Tavares Rodrigues paru en 1999, qui raconte le Portugal sous l'ère Salazar. Aucun rapport avec celui de Rouaud semble-t-il. Pour ce roman-là, le titre pose question également. Un horizon bouché, sous un régime politique rétrograde, contraignant les gens à vivre ce qui ne saurait être qu'une imitation du bonheur ? Une piste qui peut expliquer le titre qui nous occupe avec les événements de la Commune de Paris qui ont un rôle important dans le déroulement et la justification de l'histoire.                                

 

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Enfin je convie les érudits à découvrir cette analyse fouillée de la revue Théâtre(s) politique(s) intitulée La Métafiction historiographique comme « le contraire du roman engagé », consacrée au récit de Rouaud. Il s'y trouve quelques éléments de nature à suggérer des explications que nous cherchons. Bon courage, néanmoins, à ceux qui entreprendrons cette analyse spécialisée.

 

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Et pour conclure, Jean Rouaud ne veut-il pas encore nous dire que la littérature ne serait plus, pour la plupart de nos contemporains, qu'une pâle imitation de medias plus attractifs, l'image, le cinéma, la 3D et les jeux et simulations sur ordinateurs, devenus les dispensateurs de bonheurs les plus fréquentés...?

 

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 06:24

 

Léger, léger, très léger,

 

un vent très léger passe

 

et s'en va, toujours très léger;

 

je ne sais, moi, ce que je pense

 

ni ne cherche à le savoir.

 

 

Fernando Pessoa (Le gardeur de troupeau)

 

 

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© Anne Crausaz

 

Revenir partager des lectures, bientôt ? 

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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 06:41

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Satisfait de la liseuse électronique1 que j'utilise depuis plus d'un an, alerté par certains articles qui prédisent sa disparition au profit de la tablette, je me pose la question de son acquisition.


Je ne lis jamais en face de l'ordinateur et très souvent mes lectures me conduisent à consulter ce dernier qui ne se trouve donc pas dans les endroits où j'ai l'habitude de lire. Qu'il s'agisse de compulser un dictionnaire comme le Littré  qui n'est pas disponible sur ma liseuse sans activation de la connexion wi-fi trop lente sur ce type d'appareil , qu'il faille trouver des informations encyclopédiques (wikipédia, atlas géographiques et historiques, littérature,...), j'éprouve très souvent l'urgente nécessité – Internet encyclopédique quand tu nous tiens ! - de recourir à la tour2 dans le bureau qui, si elle n'est pas allumée, nécessite trois minutes de mise en route. Disposer d'une tablette serait un gain de confort sans perdre de vue l'intérêt de la liseuse électronique dont le format réduit restera un atout essentiel.

 

Ma réflexion s'active avec ce billet de Aldus depuis 2006, le blog inévitable des lecteurs numériques bien informés. Je propose ci-dessous les résultats de son enquête express de février 2013 sur les pratiques des e-lecteurs (ou presque puisque 93% des sondés attestent lire des ebooks). Parmi ces personnes, 25% se servent des deux outils. Le meilleur des deux mondes comme l'affirme l'auteur du blog.

 

Il existe (chez Asus notamment) des ordinateurs portables dont l'écran se détache pour servir de tablette tactile. L'idéal selon moi, avec l'inconvénient de ne pouvoir l'utiliser pour la photo qui nécessite un très grand écran et une machine très puissante, auquel cas le nouvel appareil sera non pas une alternative à l'ordinateur de bureau mais un outil de plus. La question devient: l'accès immédiat à Internet partout (chez moi en tous cas) vaut-il l'acquisition d'une tablette ? Quels services rendra vraiment celle-ci que je ne peux différer raisonnablement sur l'ordinateur principal ? Quel format: 7/10 pouces ? Quel système: iPad/Android ? Et Windows 8 ? 

 

Le point est fait, les questions posées: à suivre.

  

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              Résultat de l'enquête auprès de lecteurs intéressés par la lecture 

              numérique © Aldus depuis 2006

 

 


1 Sony PRS-T1

2 Windows 7 64bits, 2,66 Ghz, 4G, disque dur 1T. 

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31 décembre 2012 1 31 /12 /décembre /2012 05:30

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