6 mars 2012 2 06 /03 /mars /2012 07:02

 

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Adolescent, embrumé dans une improbable idylle à venir ou peut-être dans la fin d'un amour de roman, il m'arrivait pour faire durer le week-end avant l'école, de passer le dimanche soir collé au transistor, à l'écoute du duo divertissant Steeman-Mercier sur la radio publique belge. Le souvenir m'est resté si vivant que je n'ai pas hésité à commencer mes lectures aux éditions ONLIT (100% numériques) par ce texte d'un auteur que je n'avais encore jamais lu, Jacques Mercier, animateur de radio-télévision jovial et cultivé, défenseur de la langue française, un belge que j'aime bien.

 

Même si je ne me considère pas de la génération des vieux - c'est dans la tête, vous savez bien, je me sens proche du monologue d'homme vieillissant qu'il imagine. Après l'acquisition d'un iPad1, le journaliste retraité mais aussi l'écrivain, ce Sylvain auteur ambigu auquel il tente de donner substance, décide de trier sa bibliothèque pour liquider le superflu: Je garde ce qui me touche encore. Le passé reflue à chaque livre, il est confronté brutalement à celui qu'il a été, à travers des titres et des noms, des mots malhabiles de sa main, toutes choses qui bouleversent, parce que les souvenirs ne pourront être revécus, parce qu'il n'y en a plus tant à vivre. C'est poignant et vrai comme un orage.

 

Des réflexions naissent à propos du sens. Il a fallu apprendre à vivre et voilà qu'il faut penser à quitter tout cela un jour, dans les meilleures conditions. Se préparer à la dernière ligne droite, en espérant qu'elle ne le soit pas trop. Le récit dit ce qui occupe l'esprit de ce septuagénaire heureux mais conscient et toujours en questionnement, partagé entre compagne aimante, maux de l'âge et littérature.

 

Le document est court, une cinquantaine de pages A4, mais l'essentiel est dit. Avec des références à de beaux mots d'auteurs. Avec une certitude, je le cite: Ecrire ou mourir.

 

Malgré la langueur compréhensible qui imprègne ces lignes d'une plume sincère, découvrir ce qui préoccupe tous ceux qui vieillissent, tôt ou tard, peut devenir un apaisement qui vaut lecture.

 

Lu sur liseuse Sony en partenariat avec Onlit Books.

 

1 Lire sur iPad ou sur liseuse e-ink ? Un test approfondi de la lecture sur iPad comparé à Kindle ici.     

 

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commentaires

S
Cela me fait penser à un bon mot de Henri Janson qui disait "Un peintre a l'âge de ses tableaux, un poète a l'âge de ses poèmes, un scénariste a l'âge de ses films...seuls les imbéciles ont l'âge de leurs artères" :)
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C
Ce qui sous entendrait que les peintres, les poètes et les scénaristes ne puissent être des imbéciles, ce dont je doute.
A
J'ai l'impresion qu'à un certain moment nous passons tous par une expérience de ce genre... Je crois qu'ensuite il faut retourner vers la vie sans se préoccuper plus qu'il ne faut de notre âge. Le<br /> jour de mes cinquante ans ma mère m'a dit "Je n'arrive pas à croire que tu aies cinquante ans, car je ne les ais pas encore !" J'ai trouvé cela splendide d'autant plus que "le jeunisme" n'avait<br /> rien à voir avec ça.
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C
<br /> <br /> Je crois que ces interrogations existentielles seraient vraiment perturbantes si je sentais le poids des ans. A 60 ans tout va bien et ce qui me pèse vraiment pour le moment c'est le climat<br /> belge... Ici je n'ai pas encore vu de citron ni de véronique de Perse !<br /> <br /> <br /> Bravo aussi à votre mère qui a eu des mots spirituels ! <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />